La consommation

1. Notion de la consommation : définition, types, facteurs

1.      Définition :

 

« La consommation n’est pas une destruction de matière, mais une destruction d’utilité » pour Jean-Baptiste Say ;

« Par production j’entends ce qui confère l’utilité, et par consommation la jouissance produite par cette utilité », Frédéric Bastiat.

La consommation se caractérise par l'utilisation de biens et services qui seront détruits immédiatement (biens non durables : produits alimentaires) ou progressivement (biens durables : automobile, mobilier, machine à laver).

 

2.      Les différentes formes de consommation:

 

  • La consommation finale et la consommation intermédiaire :
  • La consommation finale : un bien ou un service permet de satisfaire directement un besoin. On parle de la consommation finale des ménages.
  • la consommation intermédiaire : un bien est utilisé dans la production d'un autre bien (ex. : matières premières, énergie). On parle de la consommation intermédiaire des entreprises.
  • la consommation marchande et la consommation non marchande :
  • la consommation marchande : les biens et les services s'échangent sur un marché. Le prix du marché dépasse le coût de revient.
  • la consommation non marchande : il s'agit essentiellement des biens que l'on a produit pour soi-même (on parle d'autoconsommation) ou de services obtenus gratuitement ou pour une somme modique (les services collectifs : justice, enseignement, transports publics). Leur prix est nul, voire inférieur au coût de revient.
  • la consommation individuelle et la consommation collective :
  • la consommation individuelle : en fonction de ses besoins et de ses moyens, chaque ménage décide du moment et de la quantité à consommer.
  • la consommation collective : elle correspond aux services collectifs non marchands fournis par des administrations publiques (justice, police, enseignement, santé publique). Ils sont généralement gratuits ou offerts à un prix bien inférieur à leur coût de revient.

3.      Les facteurs influençant la consommation ou les déterminants de consommation :

 

Les facteurs qui influencent la consommation peuvent être classés en trois catégories :

  • Les facteurs économiques : le revenu, le prix, le crédit, la publicité, l'intervention économique de l'État (en matière de politique fiscale, de politique des revenus, de politique des crédits, etc.) 
  • Les facteurs sociaux : la composition et la taille de la famille, l'âge et le sexe, l'intervention de l'État en matière sociale (politique familiale, protection sociale, retraite, etc.).

  • les facteurs sociologiques :

  l'appartenance à un groupe social : le groupe social est formé des individus qui présentent des conditions économiques (niveau de revenu, patrimoine), des genres de vie (pratiques culturelles, politiques) et des valeurs identiques. Les agents se comportent en fonction de la position sociale qu'ils occupent.

les modes de vie caractérisés par plusieurs éléments : le type d'habitat et le cadre de vie, le partage du temps entre travail et loisir, le type d'activité et les conditions de travail, le degré d'intégration sociale.

 

II.            Mesure et théories de la consommation :

 

1.       La mesure de la consommation :

-          Taux de consommation = (Consommation des ménages / PIB) X 100

-            Propension moyenne à consommer = C° des ménages / Y des ménages(Y = revenu)

-          Propension marginale à consommer = variation de la C° / variation du Y ( autrement dit le supplément de la C°/ le supplément du Y

 

2.       Les théories explicatives de la consommation :

a)      La vision libérale :

Le principe de la théorie néoclassique est simple : le consommateur cherche à maximiser sa satisfaction sous contrainte de son pouvoir d'achat. Par conséquent, on associera à chaque bien une valeur correspondant à l'utilité que retire le consommateur de son utilisation. Si un consommateur a le choix entre deux biens, on voit que plusieurs combinaisons de biens (1CD et 4 tickets de cinéma, 2CD et 2 tickets de cinéma, 4 CD et 1 ticket de cinéma, par exemple) peuvent avoir la même utilité cumulée, c'est-à-dire peuvent lui procurer la même satisfaction. On appelle courbe d'indifférence la représentation graphique de ces combinaisons. Pour choisir entre ces différentes combinaisons a priori équivalentes, c'est le revenu qui entrera en ligne de compte. Le consommateur choisira la combinaison qui utilise tout son revenu, sans bien sûr le dépasser. Graphiquement, c'est donc l'intersection entre la droite de revenu et la courbe d'indifférence la plus haute que l'on peut atteindre avec ce revenu qui constituera l'optimum du consommateur.


b)      La théorie keynésienne :

A l'inverse de la théorie néoclassique qui cherche à expliquer le comportement d'un agent économique (approche micro-économique), Keynes s'intéresse à la consommation en tant qu'agrégat économique (approche macro-économique).

Son point de vue peut être résumé par la formule suivante: C = c.Y + Co où C est la consommation totale, c’est la propension marginale à consommer, c'est-à-dire la partie du revenu supplémentaire qui sera consommée (l'autre partie étant épargnée), Y est le revenu national et Co est la part de la consommation qui ne dépend pas du revenu (consommation autonome).

La consommation augmente donc avec le revenu national, mais une partie croissante de la hausse du revenu national est affectée à l'épargne.

 

c)      La théorie de Duesenberry :

Il remarque que, contrairement à ce que voudrait la formule keynésienne, la propension moyenne à consommer (consommation/revenu) reste constante sur longue période, alors que le revenu augmente. Il l'explique par une fonction ostentatoire de la consommation : ce qui compte, ce n'est pas le niveau de consommation absolu mais le niveau de consommation relatif (comparé à celui des autres ménages). Conséquence: si le revenu de tout le monde augmente, chacun voudra en quelque sorte "conserver son rang" et n'épargnera pas une plus grande part de son revenu, malgré l'augmentation de ce dernier.

Par ailleurs, il remarque qu'en cas de baisse des revenus, la consommation ne diminue pas, ou peu. Du fait des habitudes de consommation acquises au cours des périodes précédentes, on commence par puiser dans l'épargne avant d'ajuster sa consommation. C'est ce qu'on appelle l'effet de cliquet

 

d)      Théorie du cycle de vie de Modigliani :

Le comportement d’épargne d’un agent économique est une fonction variable dans le temps. Ceci s’explique par le fait que l’agent économique fait varier le montant de son épargne dans le but de maintenir, tout au long de la vie, un certain niveau de consommation et donc de revenu. En conséquence, on peut identifier trois périodes :

·         Dans sa jeunesse : l’agent économique consomme même en l’absence de revenu, son épargne est donc négative.

·         Dans sa vie active : l’agent économique va progressivement accroître son effort d’épargne au fur et à mesure que son revenu augmente pour anticiper la baisse de revenu liée au passage à la retraite.

·         En période de retraite : l’agent économique va puiser dans son épargne pour maintenir sa consommation au niveau antérieur.




e)      La théorie de Friedman :

L'idée de Friedman est que les ménages ont une idée bien précise de leur revenu "normal" sur le moyen-long terme. C'est en fonction de celui-ci, appelé revenu permanent, qu'ils vont fixer la part de la consommation. Résultat : une variation de court terme du revenu d'un ménage (provoqué par exemple par une période de chômage, ou à l'inverse, par une prime exceptionnelle) n'influencera pas forcément le niveau de consommation.