I.
La décision et
pouvoir :
1.
L’exercice du pouvoir : notion de
pouvoir, et sources du pouvoir
·
Notion
de pouvoir :
Tout pouvoir de décision se traduit par des ordres, des
instructions, des directives qui devront être appliquées par les différents
membres de l'organisation. Le pouvoir de décision peut appartenir aux
propriétaires des moyens de production dans une entreprise capitaliste, à
l'état dans les économies socialistes planifiées, aux salariés dans les
entreprises autogérées, aux propriétaires des moyens de production et aux
salariés dans les solutions mixtes. Le sociologue Max Weber (1864 - 1920) a
tenté d'expliquer les origines de ce pouvoir en analysant les raisons qui
conduisent les individus à obéir aux ordres. Il convient selon lui de faire la
distinction entre les notions de pouvoir et d'autorité.
- Le pouvoir est la capacité d'imposer sa volonté,
de forcer l'obéissance. L'exercice du pouvoir n'implique pas obligatoirement
l'adhésion des individus concernés et peut nécessiter le recours aux sanctions
ou aux menaces.
- L'autorité
désigne l'aptitude à faire respecter volontairement les ordres. Dans un système
d'autorité, les décisions sont appliquées car les subordonnés les croient
légitimes. Les sanctions deviennent inutiles en raison de l'existence d'un
véritable consensus entre le décideur et les subordonnés.
Max
Weber établit une typologie
des organisations en fonction de leur structure d'autorité. Il distingue trois
types d'autorité :
ü L’autorité charismatique : le charisme est considéré
comme étant l’ensemble qualités
naturelles qui permet à un individu de supposer d’une ascendance sur les
autres. La pérennité de l’expression de cette forme d’autorité est dépendante
de la reconnaissance des qualités du leader par le groupe.
ü L’autorité traditionnelle : qui se transmet par usage (par exemple,
autorité léguée de père en fils dans une entreprise familiale)
ü L’autorité bureaucratique ou rationnelle légale : qui se rattache non pas à la
personne mais à la fonction : elle est déterminée par la règle et par une
logique de fonctionnement l’autorité incarne la direction et par la logique de
fonctionnement
·
Les sources de
pouvoir : pour Freiberg et Crozier les sources
de pourvoir ne sont pas liées toujours avec l’hiérarchie et la bureaucratie.
D’ailleurs ces deux auteurs rejettent le
modèle de Weber :
-
la possession
d’une compétence ou d’une
spécialisation fonctionnelle
difficilement remplaçable
-
La maîtrise des
relations avec l’environnement : le réseau
extérieur de relations, les appuis, les connaissances, le degré d’intégration. Les acteurs qui, grâce à leur expérience de l’environnement et à leur
réseau de relations, sont capables d’orienter l’adaptation de l’organisation, contrôlent une zone d’incertitude vitale pour celle-ci.
-
La circulation
des informations et de communication : pour
fonctionner, toute organisation a besoin d’assurer un minimum de régularité
dans la circulation des informations. Les acteurs qui contrôlent les canaux de
communication exercent un pouvoir sur les autres acteurs et sur
l’organisation dans son ensemble : ils peuvent, en effet, filtrer, altérer ou
retenir les informations et limiter ainsi les moyens dont leurs partenaires ont
besoin pour accomplir leurs fonctions.
-
La maîtrise des
règles organisationnelles.
-
Le pouvoir
provient de la capacité de gérer les zones d’incertitudes.
Ainsi on peut
ajouter la hiérarchie comme source de pouvoir :
-
Le pouvoir
provient de la hiérarchie.
2.
Les formes du pouvoir :
La
centralisation :
Dans
une entreprise centralisée, tous les pouvoirs sont concentrés en un point de
l'organisation (une personne ou un groupe de personnes). Cette
conception du pouvoir est directement issue de l'OST qui repose sur un clivage
organisationnel entre d'un côté ceux qui pensent et qui décident, et de l'autre
ceux qui exécutent. La centralisation est un puissant mécanisme de coordination
et de cohérence. Cependant ce principe de centralisation s'avère difficile à
appliquer dans les grandes entreprises car il tend à déresponsabiliser le
personnel et à restreindre la performance des décisions dans la mesure où une
personne ne peut contrôler efficacement toutes les phases du processus de
décision. McGregor note qu’une organisation ayant une structure centralisée,
des lignes de séparation rigides entre les départements et les fonctions, et de
nombreux niveaux hiérarchiques, « limite les occasions que peut avoir un chef
d’assumer des responsabilités, de soumettre à l’épreuve des idées nouvelles ou
d’exercer son propre jugement » (1971, p. 157)
La
décentralisation :
La
décentralisation est un système dans lequel une personne ou un service dispose
d'une autonomie de décision réelle vis à vis de la hiérarchie. La
décentralisation ne doit pas être confondue avec la délégation.
La
délégation consiste à confier à un subordonné une mission précise ainsi que les
moyens pour la réaliser. Il s'agit d'un transfert de pouvoir à une ou plusieurs
personnes. Le décideur demeure toutefois le seul détenteur du pouvoir de
décisions.
Selon
McGregor, une organisation décentralisée « crée un milieu dans lequel
l’individu, en assumant davantage de responsabilité dans sa propre conduite,
obtient des récompenses intrinsèques, sous forme d’auto-satisfaction et de réalisation
de soi-même, qui ensuite l’encouragent à prendre encore plus de
responsabilités, et ainsi à évoluer » (1971, p. 158).
·
Les modalités
de décentralisation :
·
La Direction par
Objectifs
La DPO est une méthode de gestion décentralisée de
l'entreprise, adoptée par les entreprises américaines durant les années 60. Les
objectifs sont fixés par la Direction Générale et ensuite confiés aux
différents responsables. Ceux-ci doivent impérativement les atteindre. Ils
peuvent toutefois les discuter avec la hiérarchie s'ils estiment ne pas avoir
tous les moyens pour les réaliser. La DPO permet d'accroître l'efficacité de
l'unité économique et la coordination entre les différents acteurs. La décentralisation
et la répartition des responsabilités sont également un facteur de motivation à
l'intérieur de l'entreprise.
·
Direction Participative
par Objectifs
La DPPO considère l'entreprise comme un système
d'objectifs. Tous les acteurs de l'unité économique sont cependant associés à
la négociation et à la fixation des objectifs (il s'agit surtout d'objectifs
tactiques). La DPPO favorise l'intégration et la responsabilisation du
personnel autour des objectifs fixés. Ceci présente l'avantage de faciliter la
communication interne et donc créer un climat de "Paix sociale".
·
La cogestion
C'est
un système de direction décentralisée qui a été mis en place dans les
entreprises allemandes durant les années 50. Il consiste à associer les
salariés à la gestion de l'entreprise. Cette participation du personnel est
cependant indirecte, puisqu'elle transite par les organes de représentation
(conseil d'établissement...). Ces organes sont régulièrement consultés et
possèdent un véritable pouvoir d'intervention dans les décisions.
·
L’autogestion :
Elle
repose sur le principe de totale décentralisation. Les salariés titulaires d'un
véritable pouvoir de décisions, assurent le fonctionnement de l'entreprise. Les
principales critiques qui peuvent être adressées à ce système, sont : le
problème des compétences, de la productivité et de l'efficacité de l'entreprise
en question.
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