Section 2: le marché des capitaux
La monnaie en circulation doit permettre aux agents de réaliser
leurs opérations d’échange et de production. Toutefois, ces ressources
monétaires sont bien souvent insuffisantes et le passage par le marché des
capitaux s’avère indispensable.
Le marché de capitaux permet la rencontre
entre les agents économiques ayant un excédent de capitaux et les agents ayant
des besoins de financement. Ils se subdivisent en trois compartiments : le
marché financier, marché monétaire et le marché des
crédits auprès des établissements de financement. On entend par ces
derniers : les établissements bancaires, les établissements de crédit-bail
(leasing) et de location, les établissements d’affacturage…
Concernant
notre chapitre, nous allons mettre l’accent surtout sur l’étude du marché des
crédits bancaires, le marché monétaire et le marché financier.
Ainsi
deux types de financement se distinguent : le financement indirect et le
financement direct.
A - le financement indirect : le crédit
bancaire :
L’analyse de financement de l’économie
nécessite, dans un premier temps, de s’intéresser aux besoins et aux capacités
de financement des différents agents. Mais, les ressources disponibles sont
très souvent insuffisantes pour satisfaire l’ensemble des besoins. Le
financement de l’économie passe alors par le crédit bancaire, donnant naissance
à ce que l’on appelle l’économie d’endettement. Toutefois, une économie dont le
financement est assuré majoritairement par l’endettement, ne vas pas sans
entrainer des effets pervers.
I.
Les besoins et les capacités de financement des agents :
1-
Les besoins de financement : classification et déterminants
Le besoin de
financement se définit comme une insuffisance d’épargne, son montant
correspondant à la somme qu’un agent doit se procurer auprès des autres agents.
Ainsi, les
entreprises ont des besoins de financement liés bien évidemment à leur activité
de production. Les besoins à court terme naissent des décalages entre les
recettes et les dépenses. Les entreprises achètent et produisent avant de
vendre ; de nombreux décaissement surviennent avant que ne se réalisent
les encaissements. Les différences entre les délais de paiement accordés par
les fournisseurs et ceux accordés aux clients peuvent venir accroitre ou
diminuer ces besoins de financement. Ce dernier est un besoin durable puisqu’il
apparait à chaque cycle d’exploitation mais, de façon ponctuelle, il peut
s’accroitre et détériorer la trésorerie de l’entreprise faisant naitre un
besoin sur le court terme.
Sur le long
terme, les besoins de financement des entreprises découlent de leurs
investissements, en d’autres termes de la formation du capital fixe. La notion
d’investissement fait référence au long terme puisqu’il s’agit d’accroitre, de
remplacer ou de moderniser tout ou partie de l’appareil productif ce qui
s’inscrit, bien évidemment, dans la perspective de longue période.
Les ménages ont
également des besoins que l’on peut classifier en court terme et en long terme.
Sur le court terme, les opérations de consommation nécessitent parfois des
ressources dont ne disposent pas les agents. Sur le long terme et comme pour
les entreprises, les ménages investissent notamment dans l’immobilier.
L’épargne disponible est en règle générale insuffisante pour faire face à ces
dépenses.
L’Etat, dans le
cas de déficits budgétaires, éprouve des besoins de financement à la fois sur
le court et sur le long terme.
Les besoins des
agents en matière de financement résultent d’un certain nombre de paramètres.
En période de forte croissance, la consommation et l’investissement sont élevés
et donnent à de forts besoins de financement, même si les revenus résultant de
la forte activité économique contribuent à les limiter.
Si ces besoins
liés à la croissance concernent, en premier lieu, les entreprises et les
ménages, l’Etat voit également ses recettes et donc ses besoins varier en
fonction de la croissance économique. Les besoins de financement des Etats
dépendent, également, du degré d’intervention des pouvoirs publics dans l’économie.
2-
Les besoins nets et les capacités de financement des agents :
Les agents
assurent le financement de leurs besoins grâce à leurs ressources. Les ménages disposent
de leur revenu, les entreprises dégagent des ressources de leurs activités à
travers de leur capacité d’autofinancement, les Etats financement leurs
interventions grâce aux rentrées fiscales.
Pour chaque catégorie d’agents, la comparaison
entre les ressources et les besoins, permet de déterminer les agents,
structurellement (durablement) en situation de besoin net ou en situation de
capacité de financement.
3-
La rencontre des besoins et des capacités :
Le financement de l’économie doit être analysé
comme une rencontre entre les capacités de financement et les besoins nets des
agents. Les ressources disponibles dans l’économie s’avèrent insuffisantes pour
satisfaire l’ensemble des besoins de financement. Des capacités supplémentaires
sont nécessaires et peuvent être obtenues par création monétaire à partir de
crédits bancaires.
On voit, ainsi,
apparaitre deux formes de financement donnant naissance à deux types d’économie
que Hicks définit comme l’économie d’endettement et l’économie de marchés
financiers. Dans une économie d’endettement, il fait appel largement au crédit
bancaire pour faire face à l’insuffisante des capacités de financement des
agents. Dans une économie de marchés financiers, les agents dégagent des
capacités de financement suffisantes, l’épargne des ménages et des entreprises
permet de financer les économies. Nous disons, pour simplifier que la rencontre
entre l’épargne et les besoins de financement s’effectue directement sur un
marché : le marché financier.
Cela nous
conduit à faire une seconde distinction entre intermédiation et
désintermédiation. Dans une économie d’endettement, le financement de
l’économie passe obligatoirement par les banques qui servent d’intermédiaires
entre les agents d’où l’expression d’intermédiation bancaire. En revanche dans
une économie de marchés financiers, les capacités et les besoins de financement
se rencontrent directement sur un marché : il y a donc désintermédiation.
II.
Le crédit bancaire :
1-
Les caractéristiques du crédit bancaire :
Les crédits bancaires sont accordés par des établissements de crédit
aux particuliers, aux entreprises privées et publiques ainsi qu'aux
collectivités locales.
Le crédit bancaire se concrétise par un contrat de prêt bancaire ou par une ouverture de crédit (facilités de caisse, autorisation de
découvert).
Le crédit bancaire est une forme de financement ; cependant, il existe
d’autres alternatives. Les formes alternatives de financement pour l’entreprise
sont le crédit interentreprises et le financement de marché. Le financement
peut se faire par ailleurs par le crédit-bail, l’affacturage, la location
financière.
Le crédit aux particuliers peut être un crédit à la
consommation ou un crédit pour un investissement (achat de
voiture, de bien immobilier [crédit immobilier], etc.)
Le crédit à l’entreprise peut être un crédit pour une acquisition, pour son
fonds de roulement ou un crédit de trésorerie.
Le contrat de crédit prévoit les conditions de mise à disposition du prêt,
de son remboursement et les intérêts qui doivent être payés.
Les banques fixent librement leurs taux. Les conditions de crédit dépendent
de la solvabilité de l’emprunteur. Le taux d’intérêt est fonction du risque que
représente la dette. Le taux peut être variable ou constant.
Le contrat de crédit comporte généralement, outre le paiement du taux
d'intérêt, des frais divers (frais de dossier, assurance emprunteur par exemple) ainsi que des commissions.
Le contrat de crédit peut prévoir des garanties et sûretés (caution, hypothèque, etc.).
Le crédit bancaire est caractérisé par l’intermédiation bancaire.
2-
L’intermédiation bancaire :
L’intermédiation
bancaire est un levier de croissance. Avec le crédit, on dépense ce que
l’activité ne créera que plus tard, le revenu induit dégage l’épargne
nécessaire au remboursement.
L’intermédiation
bancaire correspond à ce que l’on appelle le financement indirect. Cela
consiste à passer par l'intermédiaire d'une institution financière (souvent une
banque) pour se financer.
L'entreprise prend donc un crédit. Ce crédit doit lui permettre de réaliser
l'investissement souhaité. Comment est rendue possible cette intermédiation ?
En réalité, la banque va d'une part collecter des ressources auprès de clients
qui sont excédentaires, qui ont donc une capacité de financement et, d'autre
part, accorder des prêts (on parle d'octroi de prêts) à des agents économiques
qui sont eux déficitaires, qui ont donc un besoin de financement. La banque est
donc à la fois débitrice et créancière. Cette implication se lit dans son bilan
(emprunt et dépôt au passif : monnaie ; prêt à l’actif :
contreparties).
D'après Gurley et Shaw, l'intermédiation implique en fait la création de
deux dettes distinctes :
·
La dette primaire : c'est la dette de la banque à
l'égard des épargnants, à l'égard des agents qui ont donc apporté des
ressources
·
La dette secondaire : c'est la dette des
emprunteurs à l'égard de la banque
La banque, lorsqu'elle réalise un prêt, va pour cela créer de la monnaie
nouvelle : on parle dans ce cas d'une inscription en compte courant. Il
s'agit donc là d'un financement monétaire. On le différencie du financement dit
"non monétaire", qui lui est lié à des ressources préexistantes. Le
financement non monétaire est avant tout caractéristique des marchés
financiers.
Pourquoi l'intermédiation bancaire ?
Qu'est-ce qui fait que les entreprises privilégient
parfois la voie de l'intermédiation bancaire à celle des marchés de capitaux ?
Il est tout d'abord nécessaire de préciser que la banque offre à ses clients
des services qui peuvent se révéler particulièrement utiles. Ainsi, elle met
des coffres à disposition de ses clients (protection de l'épargne) ; elle
fournit également des informations ; elle peut réaliser des opérations de
gestion et de courtage des devises et des titres. La banque offre en définitive
un cadre sécurisant aux agents économiques qui la sollicitent.
D'autre part, la banque résout un problème
particulier : celui de la différence de vision entre investisseurs et
épargnants. En fait, les investisseurs préfèrent en règle générale emprunter sur
le long terme (au moins cinq à dix ans) tandis que les épargnants souhaitent
eux généralement prêter à plus court terme. Ce phénomène est caractéristique de
ce que John Maynard Keynes appelle la préférence pour la liquidité. Nous avons
dit que la banque pouvait résoudre ce problème. En effet, la banque va créer de
la monnaie pour les prêts à long terme et elle va ensuite se refinancer grâce
aux dépôts "courts" des épargnants. Il y a cependant là un
risque : si les dépôts diminuent, les entrées et les sorties de monnaie ne
vont plus correspondre. On parle d'un risque d'illiquidité. C'est pour cela que
la Banque centrale surveille particulièrement les institutions financières qui,
comme les banques, ont un pouvoir de transformation.
Enfin, et c'est là le plus important, les banques
permettent en quelque sorte de créer un lien logique entre le présent et le
futur de l'entreprise. Ce lien se traduit par un mécanisme que nous allons
maintenant décrire. L'investissement à crédit permet en fait de réaliser une production,
laquelle doit déboucher sur des revenus. Ces revenus sont censés permettre la
constitution d'une épargne, laquelle va permettre le remboursement du crédit.
L'entreprise peut alors à nouveau, si elle le souhaite, investir. On parle
habituellement ici de bouclage du circuit par la création monétaire.
Certes le crédit bancaire joue un rôle important dans la croissance
économique, cependant il peut avoir des effets pervers.
3-
Les effets pervers du crédit bancaire :
La montée de l’endettement et l’inflation :
L’économie
d’endettement ne constitue un système viable que si la croissance économique
est suffisamment soutenue. Les taux d’intérêt peu élevés incitent les agents à
s’endetter et les crédits obtenus qui servent à financer la consommation et les
investissements génèrent des revenus qui permettent le remboursement des
emprunts.
Le crédit bancaire est
à l’origine d’une forte création monétaire qui tend à provoquer des hausses de
prix. Cela n’est pas sans conséquence sur le niveau des taux d’intérêt et plus
précisément sur ce que l’on appelle les taux d’intérêt réel, valeur nominale
des taux à laquelle on retire le taux d’inflation. En effet, si un agent
emprunte 1000 DH pendant un an au taux de 3%, le montant des intérêts qu’il
aura à verser de 30 DH. Toutefois, si le taux d’inflation s’élève à 4%, la
valeur nominale d’un revenu de 1000 DH sera, au bout d’un an, de 1040 DH. En
final, le revenu s’accroit de 40 DH, alors que le coût de l’emprunt n’est que
de 30 DH, le taux d’intérêt réel est donc négatif (-1%). On le voit, en période
d’inflation, lorsque les taux d’intérêt ne suivent pas le rythme de la hausse
des prix, les agents ont fortement intérêt à s’endetter.
Les effets pervers
générés par une économie d’endettement apparaissent lors d’un retournement de
conjoncture, ce qui fut le cas, au début des années 70 avec le premier choc
pétrolier. L’accélération très forte de l’inflation non intégré dans
l’évolution des taux d’intérêt va inciter les agents à s’endetter plus encore.
Lorsque les taux
d’intérêt réel, intégrant l’inflation, deviennent positifs, les charges
financières s’alourdissent, mettant un terme à cette course vers le
surendettement.
III.
Le système bancaire au Maroc :
1-
La réforme du système bancaire marocain:
Le système bancaire marocain a connu de
diverses réformes depuis l’indépendance visant à le développer et à l’adapter à
l’évolution de l’environnement économique et financier international. Ces
réformes ont commencé avec la promulgation de la loi bancaire de 1967 et se
sont succédé avec la loi de 1993, loi entrée en vigueur en 2006 et la nouvelle
loi de 2014.
La structure du système bancaire marocain :
Bank Al Maghreb :
a-
Définition et mission :
La banque centrale du Royaume du Maroc,
dénommée « Bank Al-Maghreb », est un établissement public doté de la
personnalité morale et de l’autonomie financière. Elle a été créée en 1959 en
substitution à l’ancienne « Banque d’Etat du Maroc ».
Missions fondamentales de la Banque :
- Exercer le privilège de l’émission des billets de banque et des pièces de
monnaie ayant cours légal sur le territoire du Royaume.
- Mettre en œuvre les instruments de la politique monétaire pour assurer la
stabilité des prix.
- Veiller à la stabilité de la monnaie et à sa convertibilité.
- Veiller au bon fonctionnement du marché monétaire et à assurer son contrôle.
- Établir et publier les statistiques sur la monnaie et le crédit.
- Gérer les réserves publiques de change.
- S’assurer du bon fonctionnement du système bancaire et veiller à
l’application des dispositions législatives et réglementaires relatives à
l’exercice et au contrôle de l’activité des établissements de crédit et
organismes assimilés.
- Veiller à la surveillance et à la sécurité des systèmes et moyens de paiement
et à la pertinence des normes qui leur sont applicables.
Autres missions de la Banque centrale :
- Assurer le rôle d’agent financier du Trésor.
- Conseiller le Gouvernement dans le domaine financier.
- Représenter le Gouvernement auprès des institutions financières et monétaires
internationales créées en vue de promouvoir la coopération dans les domaines
monétaire et financier.
- Participer à la négociation des accords financiers internationaux et à leur
exécution.
b-
Statut du BAM
Les statuts de
la Banque centrale (Bank Al-Maghreb) ont été réformés le 13 janvier 2005 puis
mis en application en même temps que la loi bancaire publiée en mars 2006. Les
principaux apports des nouveaux statuts de la Banque centrale consistent à
consacrer l’autonomie de Bank Al-Maghreb en matière de politique monétaire,
clarifier les attributions de Bank Al-Maghreb en matière de politique de
change, supprimer les concours financiers au Trésor en situation normale, éliminer
les activités incompatibles avec sa fonction de supervision bancaire et réviser
le contrôle comptable exercé sur la Banque centrale.
Les établissements bancaires :
Le secteur
bancaire marocain se partage en 4 établissements :
a) Les banques de dépôts classiques, parmi lesquelles on trouve les cinq grandes banques privées :
Attijariwafa Bank, la BMCE et les trois filiales françaises (BMCI, SGMB et
Crédit du Maroc).
b) Le Crédit Populaire du Maroc (CPM) est constitué de la Banque Centrale Populaire (BCP) et son réseau
de banques populaires régionales (BPR). Organisme public devenu société anonyme
en 2002.
c) Les anciens organismes financiers spécialisés dans le financement de secteurs d’activités particuliers : il
s’agit du Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH) et du Crédit Agricole du Maroc
(CAM).
d) Diverses autres banques : Bank Al Amal
(financement de projets d’investissement des Marocains résidant à l’étranger),
Mediafinance et Casablanca finance markets (interventions sur le marché des
titres négociables de la dette) et le Fonds d’Équipement Communal (financement
des collectivités locales).
2-
Les autorités de la tutelle et de coordination
Les autorités de tutelle, appelées communément
« autorités monétaires », sont constituées du Ministre des Finances et du
Gouverneur de Bank Al Maghreb.
Les organes de consultation et de
coordination sont constitués :
- le Conseil National de la Monnaie et de
l’Epargne (CNME), qui est consulté sur toute question intéressant les
orientations de la politique monétaire et du crédit et les moyens de sa mise en
œuvre, Il donne également son avis sur les conditions générales de
fonctionnement des
établissements de crédit.
- le Comité des Etablissements de Crédit (CEC), donne son avis conforme au
ministre des finances sur les questions intéressant l’activité des
établissements de crédit, notamment celles relatives à l’octroi et le retrait
d’agrément; à l’exercice à titre habituel, par un établissement de crédit d’une
activité autre que celles déjà précisé; au montant du capital ou de la dotation
minimum exigible d’un établissement de crédit; aux conditions de prise de
participation des établissements de crédit dans le capital des entreprises; aux
modalités d’intervention et de fonctionnement du Fonds collectif de garantie de
dépôts .
-
l’Association Professionnelle des Sociétés de Financement (APSF) que la loi a
créé pour les sociétés de financement tout en maintenant l’existence d’une
association professionnelle pour les banques (le Groupement Professionnel des
Banques au Maroc (GPBM)), dont le rôle est d’assurer la coordination entre la
profession et les organes de décision.
- La Commission de Discipline des Etablissements de Crédit (CDEC). Son avis est
demandé par la banque centrale et le ministère de finance avant de procéder aux
sanctions suivantes :
a- interdire ou restreindre l’exercice de certaines opérations par
l’établissement de crédit ;
b- nommer un administrateur provisoire ;
c- retirer l’agrément à l’établissement de crédit.
4-
Les activités bancaires
a : La réception des fonds du
public :
On entend par
dépôt l’ensemble de disponibilités confiées par la clientèle au banquier. Ces
dépôts peuvent être effectués à vue, c’est-à-dire avec possibilité de retrait à
tout moment ou à terme, le retrait n’étant alors, en principe, possible qu’à
une échéance déterminée d’avance. Les dépôts à vue ou d’un terme inférieur ou
égal à 2 ans, est une prérogative des établissements de crédit bancaires. En
contrepartie, ces derniers sont soumis à des nouvelles obligations et
contraintes, destinées à protéger les déposants.
Les entreprises et les
particuliers sont pour les banques des pourvoyeurs de capitaux qu’ils ont l’intention
:
§ Soit de consommer assez rapidement c’est l’encaisse.
§ Soit de conserver pour une utilisation ultérieure, on parlera d’épargne.
En fonction de ces objectifs,
la banque proposera à ses clients plusieurs types de produit qu’elle
cataloguera en trois grandes familles :
§ Les dépôts à vue non rémunérés.
§ Les dépôts à vue rémunérés.
§ Les dépôts à terme rémunérés.
b : Les opérations de crédit
:
Le crédit est définit comme une assistance financier du banquier à l’égard de
son client ; le crédit peut donner lieu à la mise à disposition de fonds et
l’on parlera alors de crédit pour encaissement (exemple : Découvert). Il peut
être aussi, plus simplement, l’engagement par le banquier d’honorer la
signature de son client en cas de défaillance de ce dernier, il s’agira alors
de crédits par signature (exemple : une caution).
Les crédits par décaissement
peuvent être à court terme, moyen et long terme. Les crédits par signature sont
le plus souvent à court terme. Cette opération concerne à la fois les banques
et les sociétés de financement.
Sont assimilées à des opérations de crédit :
* Les opérations de crédit-bail et de location avec option d’achat et
assimilées.
* Les opérations d’affacturages : « Convention par laquelle un
établissement de crédit s’engage à effectuer le recouvrement et éventuellement,
la mobilisation des créances commerciales que détient le client, soit en
acquérant lesdites créances, soit en se portant mandataire du créancier avec
une garantie de bonne fin ». (Article 9 de la loi bancaire).
* Les opérations de vente à rémunérer d’effets et de valeurs mobilières et
les opérations de pension telle que prévues par la législation en vigueur.
c : Les
moyens de paiement et leur gestion :
Sont considérés comme moyens
de paiement tous les instruments qui, quelque soient le support ou le procédé
technique utilisé, permettent à toute personne de transférer des fonds.
Cette définition
donnée par l’article 6 de la loi bancaire couvre aussi bien les moyens de
paiements traditionnels (comme le chèque, les effets de commerce, le virement
et l’avis de prélèvement) que les moyens de paiement récents (comme la
monétique et la télématique).
En plus de ces
opérations détaillées plus haut, la loi bancaire a autorisé les banques
d’effectuer des activités connexes à leur activité.
d : Les activités connexes
aux opérations de banques :
Sont au nombre de huit, énoncées par l’article 7 de la loi bancaire 2006 et qui
sont :
- Les opérations de change.
- Les opérations sur or, métaux précieux et pièce de monnaie.
- Le placement, la souscription, l’achat, la gestion, la garde et la vente de
valeurs mobilières, de titres créances négociables ou de tout produit
financier.
- Les opérations d’assurance.
- L’intermédiation en matière de transfert de fonds.
- Le conseil et l’assistance en matière de gestion de patrimoine.
- Le conseil et l’assistance en matière de gestion financière.
- Les opérations de location simple de biens mobiliers ou immobiliers.
IV.
Le financement direct
I-
Les mécanismes de financement par les marchés :
A-
Les différentes formes du marché :
Dans le financement par le marché, la
rencontre de l’offre et de la demande des capitaux est désintermédiée. On distingue, le marché monétaire et le
marché financier.
1-
Le marché monétaire :
Le marché monétaire est le marché où se
s’échangent des capitaux à court terme (les échéances sont souvent inférieures
à 7 anas). On distingue le marché interbancaire et le marché des titres de
créance négociables
a-
Le marché interbancaire :
Sur le marché interbancaire n’interviennent
que les établissements de crédit, labanque central et le trésor pour s’échanger
de la monnaie centrale.
b-
Le marché des titres de créance négociables (TCN)
Le TCN est
ouvert aux banques, au trésor et également aux entreprises. Les titres qui
permettent aux différents agents présents sur le marché de se financer
sont : les certificats de dépôt (pour les banques), les bons de trésor
négociables (pour le trésor) et les billets de trésorerie (pour les
entreprises).
Ainsi, les
entreprises peuvent se financer à court terme par l’intermédiaire du marché
sans avoir recours au crédit bancaire. De plus, les institutions financières et
l’Etat restent les acteurs les plus présents sur ce marché qui leur offre la
possibilité de faire appel à de nouveau préteurs pour se financer ou se
refinancer.
L’existence du
marché monétaire permet un décloisonnement entre l’offre et la demande de
capitaux à court terme, ce qui facilite l’arbitrage des agents entre les titres
de court terme et les titres de long terme échangés sur le marché financier.
2-
Le marché financier :
Le marché financier se définit comme le marché
sur lequel se rencontrent l’offre et la demande de capitaux sur le long terme.
Sur ce marché interviennent des agents à capacité de financement et les agents
à besoin de financement. Pour simplifier, on peut distinguer deux catégories de
titres échangés qui correspondent respectivement à deux types de droits, un
droit de propriété et un droit de créance.
Dans le premier
cas, le droit de propriété, les entreprises, pour se financer, émettent des
actions que les autres agents peuvent acheter à un certain prix (cours), mais
l’acquisition de ce titre les rend, pour partie, propriétaire de l’entreprise.
L’action s’accompagne d’un droit de vote lors des assemblés généraux.
Dans le second
cas qui correspond à des droits de créance, les entreprises ou l’Etat émettent
des titres, les obligations, assimilables à des emprunts sur le long terme.
Les compartiments de la BVC ont fait l’objet de
réformes en vertu d’un nouveau règlement de 2019[1].
La BVC comprend désormais deux marchés : le marché principal et le marché
alternatif. Le marché principal est composé lui-même de cinq compartiments. Les
deux premiers compartiments « principal A » et « principal
B » sont réservés à la négociation des titres de capital et ce, en
fonction de la capitalisation boursière de l’entreprise. Le compartiment
« principal C » concerne la négociation des titres des organismes de
placements collectifs (OPC). Le compartiment « principal D » est
destiné à la négociation des titres de créances. Et le compartiment
« principal E » est consacré à la négociation des titres de capital
par les investisseurs qualifiés et par tout investisseur détenant une partie du
capital de l’émetteur avant l’admission de ces instruments financiers à la cote
ainsi que des titres de créance par les investisseurs qualifiés.
Pour sa part, le marché alternatif est divisé en
trois compartiments. Le compartiment « alternatif A » est dédié à la
négociation des titres de capital émis par les petites et moyennes entreprises
(PME). Le compartiment « alternatif B » relatif à la négociation des
titres de créances émis par les PME. Et le compartiment « alternatif
C » qui s’intéresse à la négociation des titres de capital émis par les
PME, par les investisseurs qualifiés et par tout investisseur détenant une
partie du capital de l’émetteur avant l’admission de ces instruments financiers
à la cote, et des titres de créance émis par les PME.
Concernant les conditions d’admissibilité des
instruments financiers à la cote dans les différents compartiments, voir
l’Arrêté du ministre de
l’économie et des finances n°2208-19 du 29 chaoual 1940 (3 juillet 2019)
approuvant le règlement général de la bourse des valeurs.
II-
Le marché
financier au Maroc
Le marché
boursier marocain a connu plusieurs réformes de modernisation depuis 1993 pour
le dynamiser afin de participer efficacement dans le financement de l’économie
marocaine.
Le marché financier marocain est composé des acteurs
suivants :
1. La
Bourse des Valeurs de Casablanca
La
gestion de la bourse des valeurs de Casablanca est confiée à une société
anonyme appelée la Bourse des Valeurs de Casablanca (BVC).
Le
capital de la société gestionnaire de la bourse est souscrit dans son
intégralité par les sociétés de bourse.
Sa
mission s’articule autour des points suivants :
•
prononcer l’introduction des valeurs mobilières à la cote de la Bourse des
valeurs et leur radiation ;
•
Organiser les séances de cotation à travers un système électronique ;
•
veiller à la conformité des opérations effectuées par les Sociétés de Bourse ;
•
porter à la connaissance de l’autorité marocaine du marché des capitaux toute
infraction qu’elle aura relevée dans l’exercice de sa mission.
2. Les sociétés de bourse
Créées en 1995, elles ont le monopole des
opérations de courtage sur la bourse en matière de l’exécution des transactions
sur les valeurs mobilières, la garde des titres, être mandataire au niveau de
gestion de portefeuilles, l’animation du marché, et l’assistance technique en
faveur des personnes morales lors de l’introduction en bourse.
3. L’autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC)
C’est une autorité de
régulation du marché des capitaux qui joue le rôle de gendarmerie de la bourse.
Spécifiquement, elle a pour mission de :
·
Protéger l’épargne publique ;
·
Assurer l’égalité de traitement, la transparence,
l’intégrité et l’information au profit des investisseurs ;
·
Veiller au bon fonctionnement du marché et le
respect de la législation en la matière ;
·
Veiller au bon contrôle des personnes intervenant à
la bourse ;
·
Contribuer à la promotion de l'éducation financière
des épargnants ;
·
Assister les pouvoirs publics au niveau de la
réglementation et de la régulation du marché.
4. Les banques
Les
banques ne bénéficient pas d’un accès direct au marché boursier. Leur
intervention dans le domaine des titres est centrée autour de la conservation
de valeurs mobilières et de la collecte des ordres des clients pour les
acheminer vers les sociétés de bourse.
5. Maroclear
Créé en 1997, il représente le dépositaire central
des titres au Maroc qui assure la dématérialisation des valeurs mobilières. Ses
principales missions sont :
·
Assurer la conservation immatérielle des titres,
leur circulation et leur administration ;
·
Centraliser la conservation des titres dans des
comptes courants ouverts exclusivement aux noms de professionnels tels que les
banques, les sociétés de bourse et les émetteurs.
6. Les Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières
(OPCVM)
Pour le petit épargnant qui désire investir en
Bourse et qui n’a aucune idée des valeurs à acheter ou à vendre, il lui est
conseillé de placer son argent dans ce qu’on appelle un organisme de placement
collectif en valeurs mobilières (OPCVM).
Les
OPCVM sont créés pour les raisons suivantes :
-
Assurer une répartition des risques
inhérents aux valeurs mobilières pour une meilleure gestion des portefeuilles,
surtout ceux des particuliers qui n’ont pas une connaissance approfondie sur
les différents marchés boursiers ;
-
Décharger les épargnants des soucis
liés à la complexité du suivi des valeurs mobilières ;
-
Offrir des produits permettant de
bénéficier d’avantages fiscaux.
Les
O.P.C.V.M sont composés des:
-
Sociétés d’Investissement à Capital Variable (S.I.C.A.V) ;
-
Fonds Communs de Placement (F.C.P).
Les
OPCVM se répartissent en quatre types :
-
les OPCVM actions.
-
les OPCVM obligations ;
-
les OPCVM diversifiés ;
-
les OPCVM monétaires ;
Notons
que les OPCVM diversifiés ont pour but, l’acquisition d’un portefeuille,
portant sur différents types de valeurs mobilières de manière à diviser le
risque.
III-
Les enjeux du financement par les marchés :
Pour l’Etat le passage par les marchés
financiers représente une source de financement alternative et non
inflationnistes des déficits publics. Pour les entreprises, les marchés offrent
également une solution alternative qui se substitue au crédit bancaire à la foi
pour le financement à court terme ou de long terme. Pour les ménages, enfin,
les marchés financiers permettent de nouvelles opportunités de placements sous
différentes formes.
Pour les
entreprises, les enjeux vont au-delà des problèmes de financement. Les marchés
financiers sont également le moyen d’assurer leur stratégie de croissance
externe, c'est-à-dire l’acquisition de tout ou partie, d’une autre entreprise.
- Section 1: La monnaie
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